dimanche 19 février 2017

Petits et gros plaisirs : lire dehors



Comme y’en a des petits, y’existe des gros plaisirs
Comme pour les pénis et les seins
Les petits plaisirs et pénis peuvent devenir gros
Les petits seins aussi, mais ça coûte plus cher
Sagesse populaire



Salut voisin!

Aujourd’hui y fait beau, parait-il! C’est sans doute pour ça que t’as décidé de t’attaquer à la glace devant chez nous à 8h ce matin. Je t’en veux pas du tout, il fallait que je me lève, mais quand même tu m’as réveillé. Juste pour que tu le saches.

Tu dois te demander pourquoi je t’écris aujourd’hui… non? Même pas un peu? Tu trouves pas bizarre que je t’écrive alors qu’on ne s’est pas encore parlé? Ah… Ok. Moi je trouve ça bizarre. Pi soudainement, parce que tu me fais sentir mal, je te juge pour ton trip de brise-glace de ce matin.

Bon, on est quittes.

Ce matin, j’ai pas vraiment eu l’occasion de regarder dehors. À peine tombé du lit, je me suis installé devant mon ordi et me suis mis à travailler. C’est plate comme ça. Ça arrive. C’est de ma faute, mais je n’entrerai pas dans ce sujet.

Heureusement, j’ai des gens qui me distraient en m’écrivant. C’est pas génial pour la productivité, mais c’est bon pour le moral. Bref, vers midi y’a une fille qui m’a dit qu’elle allait promener son chien vu qu’il faisait beau.

Là, j’ai jeté un œil dehors pi j’ai vu du soleil. Là, j’ai regardé la météo sur mon téléphone et ça m’a dit 7°. Là, j’ai lâché la job puis j’suis parti faire une grande marche. C’était une marche sans but, juste pour aller devant moi.

Une heure plus tard, j’étais revenu, mais j’avais encore envie d’être dehors. Mais il fallait que je travaille. Mais il aurait été si bon de boire une bière dehors. Mais j’avais ce livre que j’avais reçu cette semaine que je n’avais même pas encore ouvert et qui traînait dans mon salon. Mais il aurait vraiment fallu que je travaille. Mais c’était la première journée…

Je me suis servi une bière, j’ai enfilé mon manteau, j’ai été chercher le livre que j’ai reçu cette semaine et que j’avais même pas encore ouvert, je l’ai ouvert, je suis sorti, j’ai été lire sur le balcon avec une bière parce que c’était la première journée où je pouvais le faire cette année.

Et tu sais quoi cher voisin? T’es passé et tu m’as jugé. Tu m’as jugé comme les 234 personnes qui sont passées devant mon balcon pi qui m’ont vu les pieds sur la clôture, la bière à portée de main, en train de lire un livre comique qui me faisait rire à haute voix.

Je vais te dire une chose voisin : fuck you.

Pi j’sais même pas si t’es mon voisin. Pi j’sais pas si c’est toi qui faisais du bruit ce matin en cassant de la glace. Ce que je sais, c’est que c’est plus facile de t’écrire une vacherie qu’à un parfait inconnu.

Faque si c’était pas toi voisin, je m’excuse pour la merde de chien dans ta boîte aux lettres.

J’ai peut-être réagi un peu fort, mais j’avais une bonne raison.

Lire dehors, c’est à peu près la plus belle chose au monde (juste après voir un éperlan se faire dorer au soleil en chantant les plus grands succès de Perry Como). Lire en marchant est encore difficile avec les restants de l’hiver qui traînent sur les trottoirs, mais lire sur mon balcon… tu peux pas t’imaginer à quel point j’aime ça.

Ok, tu peux peut-être t’imaginer.

Mais là je vais rentrer parce que je viens de t’entendre prendre ton courrier et sacrer….





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